Autorité

Chris a écrit:

Citation :

un enfant de moins de trois ans certes tu peux lui parler mais il est dans le "MOI" "JE"

Idem pour le chien !

Bah vi pour ça que je dis ça Irène semblait ne pas croire que la comparaison était adaptée me semble qu'au contraire si...

J'ai la "chance" d'avoir 2 chiennes en une : en public et en privé....
En public, elle est très hautaine, distante, pas familière du tout (même avec nous)
A la maison, c'est une chienne très joyeuse, participant à tout, anticipant tout ce qui nous concerne, se mêlant de tout (à bon escient je dois l'avouer !)... nous sommes ses égaux...
Une vraie japonaise à 2 façettes, quoi...

Donc il faut que je m'adapte, et surtout ne pas la mettre en infériorité en public... donc jamais d'ordre sec à l'extérieur, toujours ton poli et calme..
Qlqfois, j'ai la "vague" impression qu'elle en profite... mais si je suis un peu sèche, melle étant un tantinet susceptible (japonaise toujours....) je n'en tire rien, encore moins....

Alors l'autoritarisme avec un chien comme ça, cours toujours
Même l'autorité, il n'y a que moi pour y croire.... qlqfois peut-être que ça marche, mais dans l'ensemble, pfffff...
En fait, c'est elle qui m'a bien "dressée"..... j'obéis au doigt, et surtout à l'oeil...

Merci Cat, tu as écrit ce que je tentais d’exprimer.

Pour essayer de préciser ma pensée, je vais prendre des exemples.
En Agility, pour moi, il doit y avoir 0 contraintes. Maître et chien doivent y trouver leur compte et se faire plaisir. Donc, on fait en sorte d’arriver à ses fins (enchaînement d’un parcours d’obstacles) uniquement en motivant le chien. Et bien souvent, on y arrive (cf la championne slovène dont j’ai oublié le nom très compliqué !).
Alors, partant de là, et avec la volonté d’imposer le moins de contraintes possibles pour les raisons très bien invoquées par Cat, ne peut-on pas arriver à ses fins, uniquement en positivant ?
Encore un exemple concret : au lieu de dire « non » lorsqu’un chien s’apprête à manger quelque chose par terre, on va utiliser un bruit disruptif, que le chien aura associé à quelque chose de positif, pour attirer son attention et le rediriger sur autre chose. Ne pourrait-on utiliser cette technique (ou toute autre technique positive) à chaque fois que l’on s’apprête à dire « non » ?

On a tendance à mettre sur les épaules de notre chien la pression que l’on subit de par nos principes et de l’obligation du respect des règles de vie en société. Alors, oui, il faut apprendre au chien à respecter des règles mais, ne pouvant comprendre des explications comme un enfant de plus de 3 ans ( ), il est nécessaire de se mettre à son niveau et de les lui apprendre avec toute la patience et la bienveillance requise. Je vois très souvent des gens punir leur chien parce que ce dernier a sauté sur quelqu’un de bien habillé avec ses pattes sales ou parce qu’il a traversé devant un cycliste, manquant de le faire tomber. Ok, cela ne devrait pas arriver mais n’est-ce pas au maître de se remettre en question et d’anticiper ? Est-ce que ce même chien aurait été puni aussi sévèrement s’il avait sauté sur quelqu’un qui adore les chiens ou qui était habillé de façon plus décontractée ?

Un minimum de règle est toujours nécessaire dès le moment où il y a une vie "commune" : dans un couple, il y a des règles et surtout des limites à ne pas dépasser pour une bonne entente ; pour éduquer un enfant convenablement, il faut également lui fixer des règles et des limites ; les animaux eux mêmes ont dès "règles" et des limites. Donc pour moi il est essentiel de fixer des règles et des limites à son chien ... mais aussi de s'en fixer soit même !!

Inuk est interdit de chambre et de cuisine depuis bébé ... c'est quelque chose qu'il sait parfaitement (il suffit de voir son attitude quand il y rentre en douce et qu'on le voit ressortir ... sur la pointe des pattes!).
Pour ce qui est du chien sur le canapé ou dans le passage, ça n'a jamais été (du moins jusqu'à maintenant ) un souci : de façon très naturelle, quand il était plus jeune, on lui a appris le "pousse", qui signifiait qu'il devait reculer ou se lever pour nous laisser passer.
Actuellement, même en période ado, c'est certainement la seule chose qu'il fait sans qu'on ait besoin de lever le ton ; parfois, il est en plein milieu du passage, je lui dis "Inuk, tu pousses", hop, il se lève directement, et je lui répond "merci" (ça, je ne peux pas m'en empecher!!)

Par contre, quand il n'obéit pas ou qu'il désobéit, on prend un ton sévère avec les sourcils froncés, et il obéit instantanément (le ton sévère est utilisé généralement au bout de la 3° requete).

Quand il est dehors et qu'il se met à aboyer sur des personnes qui ne lui reviennent pas (mais qui pour autant ne l'ont ni regardé, ni approché, seulement parfois parce qu'elles sont habillées bizarrement), là en revanche, on gronde avec un "hé, tu te calmes" . Quand on voit qu'il va faire une bêtise, on anticipe "Inuk, attention", sur un ton sec.

Mais je rejoins Chris, la contrainte physique sur l'akita a l'effet inverse de l'effet souhaité (et je pense que tous les chiens dits "têtus" ou susceptibles sont dans ce cas).

Pour autant, mon chien n'est pas dangereux ni ingérable, j'utilise beaucoup les récompenses pour féliciter, les caresses, les jouets ... et quand il désobéit, je marque ma désapprobation avec un "hé" sévère, voire si vraiment la betise est grosse avec un "tu files", mais je n'ai à ce jour jamais eu besoin de l'isoler, ou même de le punir.
Le fait parfois simplement de le bouder (ignorer) suffit à le punir.

Amusant, enfin intéressant je veux dire ce fil...

Pour moi autorité = "faire autorité" c'est a dire référence...
D'ailleurs ne dis t'on pas "faire appel aux autorités" ou "la haute autorité" ou aussi ne dis t'on pas de quelqu'un qu'il fait "autorité en la matiere ?"...
Pour moi rien a voir avec représsion ou encadrement pesant, mais plutôt point de référence, celui ou celle ou ceux auxquels on s'adresse en cas de doute ou difficulté, la valeur sure, la caverne, l'abri...

Quand je lis ou j'entend ce mot "autorité" je repense a ma grand mere (1,48 et 35 kilos) qui était l'autorité suprême a la maison, sans jamais avoir élevé la voix d'un demi ton, sans jamais l'avoir vue énervée ou ayant des signes d'impatience, par contre, PERSONNE mon pere (donc son beau fils) compris sans compter les amis, l'entourage, ne se serait aventuré non pas a discuter (elle adorait refaire le monde) mais a contester justement sa 'haute autorité' en pas mal de domaines...
En ce qui nous concerne, nous ses petits enfants qu'elle a quasiment élevés, nos parents étant toujours par monts et par vaux, elle représentait justement ce rocher inébranlable, toujours a sa place, qu'on trouvait quand on en avait besoin (même sans le dire souvent) et qui n'a jamais failli, celle qui avait toujours la réponse, la solution, ou qui si elle ne pouvait pas l'avoir, nous amenait tout doucement a la trouver nous mêmes.

Son départ, alors que nous étions tous largement adultes, a provoqué un seisme dans toute la famille...Nous avions perdu notre Grand Timonier, et nos enfants, qui pour la majeur partie ne l'ont pas connu longtemps, en parlent encore...

C'est en pensant a elle que j'ai élevé mes enfants, et mes chiens (et mes chats et ....) en devenant non pas source de répression, mais plutot celle a qui on pose toutes les questions, toutes les demandes, en sachant qu'on sera écouté, respecté dans son avis et épaulé ou aidé si besoin.
Tout est loin d'être parfait naturellement, mais mes enfants ne sont pas des voyous, ils n'hésitent jamais, sinon a me demander mon avis (ils savent que je le donne ) a minima a me parler de choses et d'autres, de leurs projets, de leurs avis sur ci ou ca, en tout état de cause de partager.
Pour mes chiens même chose...Parfois ils tentent de faire quelque chose mais souvent guettent ma réaction pour voir si "ca va" ou si c'est " Tu te crois chez mémé ?"...

Pour autant, peut-il réellement y avoir autorité sans jamais aucune contrainte ?

Je ne pense pas que ce soit possible.

En fait, je ne suis même pas certaine que ce soit souhaitable.

Imaginons que ce soit possible : que le chiot que l'on accueille n'entend même jamais le mot NON (qui est déjà une contrainte), mais est constamment détourné sur des comportements souhaitables.

Au final, est-ce que l'on ne risque pas d'avoir un chien qui, a l'âge adulte, sera incapable de supporter la moindre frustration ?
D'autant que quelle que soit notre bonne volonté à imposer à notre chien un minimum de contraintes, il sera inévitablement (et tant mieux) en contact régulier avec d'autres humains.

C'est comme l'histoire du chiot à qui on apprend à ne pas sauter sur les gens : il y a toujours un gars sympa dans l'entourage (famille, voisinage...), pour, un jour ou l'autre, tapoter ses cuisses pour que petit chiot lui fasse la fête (Pete, si tu me lis ).

Donc un chiot que l'on aurait élevé sans aucune notion de contrainte, comment réagit il le jour où quelqu'un d'autre le fait ?

Là je parle de contrainte "psychologique", mais même physiquement, le simple fait de tenir en laisse le chien est une contrainte physique.
Pour autant, ça ne veut pas dire qu'elle doit être violente, et qu'il ne faut pas, dans la mesure du possible et pour le confort de chacun, tenter de l'éviter.

Maïa, je te suis complètement .
Et je rebondis sur une de tes réflexions que j'avais loupée... Souvent (je ne dis pas toujours), j'ai l'impression que fixer un cadre au chien ou « cadrer » un chien sécurise plus le maître faute de quoi, il a l'impression que tout lui échappe, au moins qu'il gère mal.
On a tendance non seulement à faire porter au chien nos principes... et trop souvent ceux que l'on inculque à nos enfants. Or le but de l'autorité éducative des enfants n'a rien à voir avec les chiens.

SoWhat a écrit:

Pour autant, peut-il réellement y avoir autorité sans jamais aucune contrainte ?

Je ne pense pas qu'il peut y avoir jamais aucune contrainte. Mais contraintes à minima. On est bien d'accord que la laisse par exemple est une contrainte. Mais en dehors des contraintes incontournables, celles de la vie en société notamment – du minima, il y a des contraintes superflues qui peuvent vite être non respectueuses du chien. Même sans violence, le trop d'exigence suffit à être trop.
L'autorité peut se respecter d'autant plus lorsqu'elle n'impose pas trop de contraintes et des contraintes adaptées.

SoWhat a écrit:

Au final, est-ce que l'on ne risque pas d'avoir un chien qui, a l'âge adulte, sera incapable de supporter la moindre frustration ?

Pour un enfant qui deviendra adulte oui, pas pour un chien à mon avis.

Chris a écrit:

Alors l'autoritarisme avec un chien comme ça, cours toujours
Même l'autorité, il n'y a que moi pour y croire.... qlqfois peut-être que ça marche, mais dans l'ensemble, pfffff...
En fait, c'est elle qui m'a bien "dressée"..... j'obéis au doigt, et surtout à l'oeil...